La souffrance n'est pas notre état naturel
- cgamaioun
- 27 oct. 2022
- 5 min de lecture

Nous sommes tous dotés de « supers pouvoirs » et à la manière de super-héros en devenir, qui n’avons pas encore pris conscience de nos capacités extraordinaires, nous les utilisons contre nous-mêmes, souvent jusqu’à ce que notre souffrance devienne trop importante et que nous décidions enfin de chercher à comprendre, que nous acceptions de nous remettre en question et que nous choisissions consciemment de les apprivoiser et de les utiliser pour changer notre vie.
Cela demande du courage et de la persévérance mais au fil des prises de conscience, parfois douloureuses, souvent libératrices, nous réalisons à quel point notre ignorance était la cause de tous nos maux.
Quelque soit ce qui nous fait souffrir, une situation d’échec, une personne qui nous aurait lésé, un refus d’accepter les circonstances, les racines de notre souffrance se situent « absolument toujours » à l’intérieur de nous, quelques soient les apparences, les circonstances, nous sommes absolument toujours responsables de ce que nous ressentons et de notre façon de percevoir le monde. Nous possédons chacun une vision du monde qui nous est propre, construite au fil des expériences vécues depuis notre petite enfance, à la manière d’un programme que nous aurions installé dans notre « ordinateur personnel » et que nous ne cessons d’actualiser au gré des expériences et leçons que nous avons apprises. Cette façon de voir le monde très personnelle que nous avons ne constitue jamais la réalité en tant que telle, elle n’est réelle que pour nous et ce que nous prenons pour vrai, nos croyances ancrées, génèrent les attitudes et comportements qui amèneront toujours dans les circonstances le résultat qui viendra nous confirmer que « c’est nous qui avions raison ».
Si un enfant s’est fait mordre par un chien et que sa croyance ancrée est devenue celle qui dit que tous les chiens sont dangereux, que cet enfant se met à avoir peur systématiquement de tous les chiens qu’il croise, il y a de fortes chances pour qu’un de ces jours, l’un d’eux ressente cette peur présente chez l’enfant, de par son comportement affolé et le morde de nouveau pour se défendre de l’attitude paniquée de l’enfant, ainsi la boucle sera bouclée et l’enfant conclura qu’il avait raison d’avoir peur…
A moins que cet enfant ne prenne conscience que sa peur est irrationnelle, que sa croyance est issue du traumatisme vécu la première fois qu’il s’est fait mordre et qu’il accepte le fait que tous les chiens ne soient pas dangereux afin de guérir sa peur et de découvrir que l’amour qu’il peut partager avec ces animaux est bien réel.
Bien qu’il puisse être difficile d’accepter ce fait, personne ne peut nous guérir sinon nous-même, de nos propres blessures et carcans intérieurs.
Très souvent, des répétitions de situation causant la souffrance apparaissent dans nos vies. Nous nous demandons alors ce que nous avons fait au bon dieu pour mériter ca, pourquoi « ça n’arrive qu’à nous », ne réalisant pas ainsi que nous sommes en fait prisonniers d’idées reçues, de constructions mentales qui ne nous servent plus, de croyances erronées qui nous empêchent de vivre ce que nous souhaitons enfin vivre. Nous rejetons alors toujours la faute sur l’extérieur.
Si nous avons été trahi, nous avons tendance à penser, comme l’enfant qui finit par avoir peur de tous les chiens qu’il croise après s’être fait mordre, que le monde est faux, hypocrite et qu’il nous faut devenir méfiant, pour nous protéger. Ainsi nous développons une peur, consciemment ou pas, d’entrer en relation authentique lors d’une nouvelle relation, nous projetons nos blessures passées sur l’autre et inévitablement, prisonniers de ces blessures qui pourtant n’ont rien à voir avec le présent, notre attitude n’est pas celle de quelqu’un d’ouvert, capable d’aimer véritablement. Bien que nous comprenions que cette personne présente aujourd’hui n’est pas celle qui nous a trahi par le passé, notre « programme interne » nous empêche de demeurer présent et ouvert à la nouveauté. Nous « décrétons » ainsi silencieusement, en notre for intérieur, que le monde est dangereux pour nous et notre attitude défensive génère très souvent un résultat qui vient nous confirmer, là encore, que nous avions raison de ne plus avoir confiance en quiconque. Si une personne se montre défiante envers nous, ne nous sentons nous pas nous-mêmes jugé, et non accepté pour ce que nous sommes réellement ? Comment bâtir une relation harmonieuse avec autrui si nous ne sommes pas nous-même serein intérieurement, devenu incapable d’ouvrir notre cœur, de nous exposer à l’amour, d’accepter de redevenir « vulnérable à l’amour ».
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De la même façon que, si nous avons grandit dans une famille peu aimante, qui nous rabâchait sans cesse que nous étions incapable de réussir, nous avons pu développer ce manque de confiance en nous et en nos possibilités sur le plan professionnel … nous pouvons alors nous sentir incapable de réussir dans ce que nous aimons vraiment faire, ce « manque d’amour » s’est transformé en un manque de confiance tel que nous pouvons par exemple nous contenter de « faire comme tout le monde », craignant par-dessus tout de nous affirmer dans nos choix de carrière, convaincus que nous ne serons définitivement jamais à la hauteur …
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Chaque blessure demande à être guérie et personne ne peut le faire à notre place, personne d’autre que nous n’est responsable des « résultats » que nous obtenons dans nos vies, que ce soit sur le plan personnel ou professionnel. Personne ne peut être tenu responsable de la façon dont nous avons « imprimé nos croyances » dans notre subconscient. Notre vie ne pourra jamais prendre la tournure de cette « vie de rêve » que nous espérons tous secrètement, si nous ne prenons pas d’abord conscience de ce qui nous conduit à ne pas parvenir à la réaliser pleinement dans le présent.
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Un premier pas vers la guérison consisterait donc en cette prise de conscience, cette remise en question personnelle sur le « comment nous avons pu nous saboter nous-même », nos « programmes installés » nous servent –ils encore aujourd’hui rapport à ce que nous souhaitons atteindre. Si nous nous dévalorisons nous-même, comment obtenir cette « approbation générale de la vie » pour que nous puissions nous épanouir, ce, dans tous les domaines de notre vie.
Cet examen de conscience demande de regarder en face les pensées et émotions qui nous habitent, celles dans lesquelles nous avons tendance à rester enfermé parfois/souvent, celles qui ne nous font pas nous sentir clairement épanouis et celle qui génère les comportements et situations qui ne nous correspondent plus.
Le désir de liberté, désir d’Etre et d’Aimer sans en souffrir d’une quelconque façon doit devenir notre leitmotiv dans ce cheminement personnel. Les miracles ne se produisent que lorsque nous découvrons que nous sommes nous-même ce miracle !
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