Moment de grâce
- cgamaioun
- 28 oct. 2022
- 3 min de lecture

Hier soir, en écoutant un livre audio, j’ai réalisé à quel point cette vie n’est pas sérieuse. J’observais les étoiles à travers ma fenêtre, et depuis mon lit, je me suis sentie juste ancrée dans mon corps, juste là, en observation totale de ce qui m’entourait, ma fille profondément endormie sur mon bras, les murs de la chambre et tout ce qui m’environnait, me sont apparus soudain comme simplement faisant partie de cette expérience du « maintenant », plus aucune pensée parasite, et la voix du narrateur dans mon oreille, avec le silence sous-jacent duquel émergeait chaque mot.La vie n’est pas sérieuse me susurrait il à l’oreille et cette toute petite phrase à eu l’effet d’une bombe dans ma conscience, le « sortir du mental », le « lâcher-prise », tout ces concepts ne sont que des mots et il m’est bien difficile aujourd’hui de représenter ce que j’ai bien pu ressentir.Un sentiment de vide qui m’accompagnait depuis plusieurs jours, et mon mental qui ne cessait de me faire me poser des questions.Et puis une ultime narration, une ultime tentation d’être juste simplement et de ressentir ma présence, juste dans ce lit, juste à ce moment, juste là sans plus aucun jugement pour interférer dans la « situation présente », je me suis sentie juste « profondément là ». Comme une spectatrice de l’existence, ce sentiment si vaste du néant m’a envahie de silence, en même temps que je pouvais sentir se déployer la vie de toute part.Le présent est à chaque instant, pendant que nous pensons au passé ou à l’avenir, à un autre présent finalement, sans nous rendre compte que cet éternel instant n’a jamais cessé d’être là et que c’est dans le monde de la forme que tout évolue sans cesse, jamais dans notre simple fait d’Être, qui lui demeure éternellement constant. Nous écoutons sans cesse ces voix dans nos têtes qui nous demandent d’agir, nous refusons la simplicité qui consiste à observer, à s’observer aussi, de plus loin, de plus profond, au delà ou au dessous de ces voix qui fusent, nous cherchons sans arrêt des techniques pour nous libérer, pour trouver le bonheur, tandis qu’une plénitude attend d’être révélée de l’intérieur, lorsque nous réalisons toute la mascarade qui consiste à croire que nous serons définitivement comblé « le jour où »,,, et ce jour n’arrive jamais, bien évidemment, parce que nous ne cherchons pas au bon endroit,J’oserais ajouter qu’il ‘y a rien à faire, rien à trouver, aucun effort à fournir, le mental adore ça,Juste sentir, se sentir être, sans plus aucun jugement, les mots me manquent pour exprimer la plénitude ressentie dans ce silence quasi sidéral, qui n’est plus seulement perçu, qui devient une palpitation d’Être, et dans ce silence, dans ce vide infini, à travers notre conscience, nous nous retrouvons plongé dans cette vie, dans cette existence extérieure, à travers nos corps, quelle magnifique expérience !Juste se sentir être une conscience, dans laquelle tout se déroule, avec la prise de conscience que nous ne sommes pas ces histoires que nous nous racontons perpétuellement dans nos têtes,Cela s’est avéré être extrêmement libérateur, comme si l’impersonnel de chaque chose vibrait à l’intérieur de moi, sans que j’ai besoin de le nommer, d’y réfléchir, de le chercher, je me suis comme réveillée d’un rêve, particulièrement effrayant, sortie de cette illusion terrible qui consiste à nous faire croire que nous devons sans cesse être sous contrôle, de ce qu’il se passe, de ce qui arrive, sous contrôle de notre monde extérieur, nous croyant en danger si nous ne parvenons pas à cette maîtrise, tandis qu’il suffirait de réaliser nos propres schémas mentaux et émotionnels, de laisser aller tout ça et de contempler simplement « ce qui est », ce que nous sommes dans le fond, le tout et le rien, le rien et le tout, le silence absolu qui permet à cet univers d’exister …
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